Intervention du Dr Vayssier Taussat

Tiques : arthropodes hématophages, 1er vecteur de maladie en Europe.
Les tiques se trouvent dans les bois, les pâtures, les jardins publics, où elles se gorgent du sang des animaux sur lesquels elles acquièrent les agents pathogènes.
La tique présente trois stades (larvaire, nymphal, adulte) au cours de sa vie dont la durée moyenne est d’un an.
Les tiques ne sont pas naturellement infectées par l’agent pathogène.
Une tique peut résider plusieurs heures sur le corps avant de piquer. Elle secrète alors une glue pour s’ancrer à la peau et démarrer le repas sanguin. La transmission de l’agent pathogène a lieu généralement plusieurs heures après le début de la piqûre.
Se nourrissant sur un grand répertoire d’animaux, elle est porteuse d’un grand nombre d’agents pathogènes différents.
Deux grandes maladies dues à des morsures de tiques :
– Maladie de Lyme
– Encéphalite à tique.
Mais il en existe d’autres, plus rares, et donc d’autant plus mal diagnostiquées. On estime que 50% des maladies après piqûre de tique ont une origine étiologique inconnue.
Objectif 1 : Quels sont les agents pathogènes véhiculés par les tiques ?
– Collecte des tiques dans les bois
– Broyage des tiques
– Recherche par PCR d’ADN de pathogènes infectieux connus.
Plus de 50% des tiques sont infectées par des agents pathogènes, et une tique transmettra l’agent pathogène dans 10% des cas.
Le laboratoire isole une souche de Borrelia myamotoi dans des tiques françaises.
Parmi les tiques infectées, 39,2% sont co-infectées par au moins deux espèces différentes pathogènes.
Une étude du Dr Horowitz estime à 10% le taux de co-infections dans une cohorte de patients atteints de Lyme.
Objectif 2 : Est-ce qu’on détecte d’autres agents pathogènes chez les malades de Lyme séronégatifs ?
– Etude conduite sur des patients séronégatifs pour la Borrelia mais malades tout de même
– 50% des échantillons sont positifs pour des Bartonella, dont certaines espèces n’ont jamais été décrites chez l’homme.
– Ces Bartonella ont été caractérisées, et sont connues pour être retrouvées chez des animaux.
– Relier l’infection par cette bactérie à une morsure de tique est délicat.
Objectif 3 : Existe-t-il des agents pathogènes transmis par les tiques encore inconnus ?
– Nouvelles techniques de séquençage de l’ADN : séquençage très haut débit.
– 80% des séquences virales, 50% des bactériennes, et 30% des parasitaires sont inconnues.
– Sont-ils pathogènes ?
Les maladies à tique ne se réduisent pas seulement à la maladie de Lyme. Les symptômes sont peu spécifiques, et ces maladies sont souvent caractérisées par des co-infections.
Perspectives : caractériser la cause des maladies inexpliquées après piqûre de tique chez les hommes et les animaux en associant des professionnels de la santé animale, humaine, des biologistes…

Yannick a témoigné de son parcours douloureux dans la maladie ainsi que les membres de sa famille qui ont tenu à remercier Judith Albertat, M° Faivre et bien sûr le Pr Perronne qui l’a remis debout alors qu’il était paralysé.

 

 

 

 

Aux questions qui se posent actuellement concernant notre combat contre le déni de la maladie, LSF a rappelé les actions politiques et médiatiques récentes et à donner lecture d’une lettre ouverte à la Ministre de la Santé, Mme Marisol Touraine.

Un débat s’est ouvert sur les actions urgentes à mener maintenant :

– Soutenir les médecins poursuivis par l’Ordre des médecins ou par les CPAM (lettres des adhérents à ces organismes).

– Alerter la DGOS (Direction Générale de l’Offre de Soins) du manque cruel de médecins s’occupant des malades de Lyme.
Nous encourageons tous les malades à écrire une lettre à la DGOS, 14 avenue Duquesne, 75007 PARIS pour se plaindre du manque de médecins connaissant la maladie et de demander la mise en place d’une réelle formation de Lyme-Doctors.

– D’envoyer une lettre à la Ministre de la Santé cf. (lettre ouverte de LSF)

La question de la fédération des associations a été soulevée ainsi que la création d’un comité scientifique commun à toutes.
De nombreux témoignages émouvants et de nombreuses questions médicales et scientifiques posées aux conférenciers, nous ont rappelé la nécessité absolue d’unir nos forces contre le déni (médecins, scientifiques, associations…)

Un GRAND MERCI à tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette journée, Judith Albertat, M° Faivre, les partenaires, les membres de l’association et François qui ont fourni une aide précieuse pour l’organisation , Yannick et sa famille ainsi que tous les participants.