Un sujet qui vous intéresse et pour cause ! : la transmission sexuelle des borrélies

Le texte intégral est en anglais.

Culture et identification du spirochète Borrelia dans les sécrétions humaines vaginales et séminales.

NCBI Pub Med.gov             

US National Library of Medicine National Institutes of Health

Middelveen MJ1, Burke J2, Sapi E3, Bandoski C3, Filush KR3, Wang Y2, Franco A2, Timmaraju A3, Schlinger HA1, Mayne PJ1, Stricker RB1.

Version 1. F1000Res. 2014 Dec 18;3:309. doi: 10.12688/f1000research.5778.1. ECollection 2014.

 

Traduction : Chantal BAUMERT 04/01/19

Résumé


Contexte :

 

Des rapports récents indiquent que plus de 300000 cas de maladie de Lyme sont diagnostiqués chaque année aux USA. Études cliniques préliminaires, épidémiologiques et immunologiques suggèrent que l’infection due au spirochète Borrelia burgdorferi (Bb) pourrait être transférée de personne à personne par contact humain intime sans un vecteur de tique. 

La détection de spirochètes de Borrelia viables dans les sécrétions vaginales et séminales fournirait des preuves à l’appui de cette hypothèse.

 

Méthodologie :

 

Les patients avec et sans antécédents de maladie de Lyme ont été sélectionnés pour l’étude après avoir obtenu un consentement éclairé. 

Des tests sérologiques de Bb ont été effectués sur tous les sujets. 

Le sperme ou les sécrétions vaginales ont été inoculés dans le milieu BSK-H et ont été cultivés pendant quatre semaines. 

L’examen des cultures génitales et des concentrés de culture pour détecter la présence de spirochètes a été effectué à l’aide d’un microscope optique à fond noir * et les concentrés de spirochètes ont été soumis à une coloration argentique de Dieterle *, à une détection immunohistochimique anti-Bb *, à une hybridation moléculaire et à une analyse PCR pour caractérisation ultérieure.

 Des essais immunohistochimiques et moléculaires ont été effectués dans trois laboratoires indépendants.

 Des contrôles positifs et négatifs ont été inclus dans toutes les expériences.

 

Résultats :

 

Les sujets témoins qui étaient asymptomatiques et séronégatifs pour Bb n’avaient aucun spirochète détectable dans les sécrétions génitales par analyse PCR.

En revanche, les spirochètes ont été observés dans les cultures de sécrétions génitales de 11 des 13 sujets diagnostiqués avec la maladie de Lyme, et les spirochètes mobiles ont été détectés dans les concentrés de culture génitale de 12 des 13 patients de la maladie de Lyme utilisant la lumière et la microscopie à fond noir.

Les caractéristiques morphologiques des spirochètes ont été confirmées par la coloration argentique de Dieterle et les tests immunohistochimiques des concentrés de culture. L’hybridation moléculaire et les tests PCR ont confirmé que les spirochètes isolés du sperme et des sécrétions vaginales étaient des souches de Borrelia, et toutes les cultures étaient négatives pour les spirochètes tréponémaux (syphilis)

Le séquençage PCR des spirochètes cultivés de trois couples ayant des relations sexuelles non protégées a indiqué que deux couples avaient des souches identiques de Bb sensu stricto dans leurs spermes et leurs sécrétions vaginales, tandis que le troisième couple avait des souches identiques de B. hermsii détectées dans leurs sécrétions génitales.

 Les chercheurs ont pu détecter les spirochètes de Borrelia dans le sang et/ou les sécrétions génitales de tous les patients qui ont été diagnostiqués cliniquement malades de Lyme et démontrer ainsi que le protocole de diagnostic du CDC est inadéquat.
La méthodologie diagnostique insuffisante entraîne sans aucun doute une sous-déclaration du nombre de cas de maladies de Lyme.

 Conclusions :

La culture des spirochètes viables Borrelia dans les sécrétions génitales suggère que la maladie de Lyme pourrait être transmise par contact intime de personne à personne.

 

* illustrations :

(A) Microscopie /fond noir de culture de sang montrant un spirochète et de petites sphères. Agrandissement 400 ×.

(B)  Coloration argentique de Dieterle de liquide de culture du Cas 10 : spirochètes  Agrandissement 1000 ×.

(C) Borrelia immuno-marquée (surnageant de culture du Cas 9 ). Agrandissement 1000 ×.

(D) Filaments dermiques typiques de patient présentant des  Morgellons au niveau de la peau.Agrandissement 100 ×.

* illustrations extraites de l’article publié le 2 mai 2018 sur notre site :

https://www.associationlymesansfrontieres.com/infection-persistante-a-borrelia-chez-des-patients-presentant-des-symptomes-de-la-maladie-de-lyme/

 Commentaires :

 Si ceci semble bien être la réalité ( et il faudra des recherches sur un échantillonnage bien plus grand) la transmission sexuelle de la maladie de Lyme changera tout le panorama ! peut-être que la « GUERRE DE LYME » qui existe entre ILADS International Society of Lyme Diseases et IDSA, Society of Infectious Diseases of America prendra fin parce que la maladie serait vue dans un autre contexte : au-delà de la simple piqûre d’une tique en forêt à l’origine de la maladie de Lyme il faudra signaler le risque d’attraper la maladie dans une chambre à coucher ! 

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